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« 10 types d’innovation », l’innovation méthodique

L'innovation par la méthodeSur la base d’une liste de plus de 2000 innovations couronnées de succès (incluant le Cirque du Soleil, les mainframes IBM, la Ford T et beaucoup d’autres) les auteurs ont développé et appliqué un algorithme fait maison pour créer des groupes. Comme le nom du livre l’indique, ils ont donc déterminé que l’histoire de l’innovation peut être synthétisée en dix groupes. Les « Ten Types of Innovation » explorent ces groupes pour identifier les attributs spécifiques à chaque industrie, à chaque contexte, le tout en comparaison à leurs compétiteurs respectifs. C’est une masse de travail absolument gigantesque dont on retrouve des exemples tout au long des 276 pages. Au delà de l’impressionnante collection & analyse des données, l’idée même du livre revient à dire qu’il suffit de s’inspirer des exemples passés optimiser ses efforts de transformation. Lorsque des sessions de brainstorming intensives ne font qu’améliorer marginalement l’existant, un bon coup d’œil dans le rétro pourrait permettre de canaliser les discussions: l’invention ne mène pas toujours à l’innovation. En moyenne, les équipes les plus innovantes combinent 3.6 types d’innovations pour sortir un nouveau produit. Les équipes les moins innovantes n’en combinent que 1.8. C’est probablement pour cette raison que près de 40% des sociétés du classement Fortune 500 de 1999 n’existent plus aujourd’hui.

Quels sont les 10 types d’innovations?

TYPE 1 – Le profit

L’innovation par le profit est une stratégie visant à jouer sur le levier du prix. Une politique de prix agressive reflète une connaissance profonde de ses clients et du marché.

Exemples

  • Ad-Supported – Faire payer des annonceurs pour avoir une publicité affichée sur votre produit.
  • Flexible Pricing – Afficher un prix en fonction de la demande du marché.
  • Membership – Offrir des avantages aux membres d’un programme.
  • Metered Use – Payer à l’usage (Pay As You Go).
  • Switchboard – Connecter l’offre et la demande, autrement dit se positionner en marketplace.
Zipcar combiné le principe du paiement à l’usage (Pay As You Go) et des de la gestion de flotte intelligente pour proposer des voitures de location à l’heure et à proximité. On voit maintenant de nombreux exemples dans notre vide du quotidien: uber, deliveroo ou même tinder. Gilette a complètement refondu son modèle de fidélisation de ses clients. Après avoir crée des rasoirs jetables qui ont conquis le monde, Gilette a vendu des produits dont seules les lames devaient être changées. Les clients ont suivi et ont préféré acheter de nouvelles lames plutôt que de les aiguiser de temps à autres ! Bien entendu, le système d’accroche des lames étant propriétaire, les clients sont bloqués dans un cycle de renouvellement à vie. Ce tour de passe passe leur permet de se focaliser sur la partie ayant la plus forte marge.

TYPE 2 – Le réseau

L’innovation par le réseau permet de connecter ses propres clients à des offres de sociétés partenaires ou ayant un but commun. Une innovation par le réseau peut prendre n’importe quelle forme permettant à une société d’être plus compétitive sur son marché.

Exemples

  • Alliances – Partager les risques et bénéfices ayant un but commun (ex: Groupement d’intérêt Economique).
  • Open Innovation – Outsourcer sa R&D, faire appel aux communautés.
  • Supply Chain Integration – Acquérir ou créer un partenariat avec un fournisseur pour en faire baisser les prix.
  • Secondary Markets – Trouver des clients pour des utilisations différentes du produit.
En Chine, les parents de nouveaux nés étaient sceptiques quant aux bienfaits des couches. Procter & Gamble s’est donc adossé au Beijing Children’s Hospital pour gagner en crédibilité. C’est l’innovation par le réseau.

TYPE 3 – L’innovation par la structure

L’innovation par la structure se focalise sur l’organisation des atouts de l’entreprise afin de produire des synergies. Outre son bénéfice propre, cette stratégie est un fort facteur différenciateur sur un marché, puisqu’il est complexe et long à répliquer. Bien que ce ne soit pas l’innovation la plus simple, ce changement rayonne de bénéfices pour la société, pour les employés.

Exemples

  • Competency Center – Créer des pôles excellent sur un type de savoir qui permettra de supporter l’ensemble de l’organisation.
  • Corporate University – Faire de la formation interne un moyen de retenir et de développer ses employés.
  • Knowledge Management – Documenter le savoir d’une organisation pour le partager plus simplement et se prémunir des risques liés aux départs des employés.
  • Outsourcing – Faire appel à des société externes pour gérer des tâches internes.
Lorsqu’une innovation interne sur-performe le reste d’une industrie, on peut considérer en faire un service de la société à part entière. On génère ainsi de nouveaux profits sur de nouveaux marchés et on réduit le coût initial de R&D. L’équipementier Caterpillar est arrivé à une telle maîtrise et optimisation de sa supply chain qu’ils ont décidé de creer la société CAT Logistics pour vendre des services de consulting ! CAT Logistics a généré un revenu de $3.1 milliards en 2010.

TYPE 4 – L’innovation par les procédures

Revoir ses procédures internes est un grand classique de l’amélioration en productivité. Suivant les buts et contraintes de chacun, le gain peut se mesurer en coût de production, en temps de production ou en qualité des composants / produits. Ces innovations sont le plus souvent propriétaires et jalousement gardées. C’est là où la notion de brevet, de secret de fabrication rentre en jeu.

Exemples

  • Crowdsourcing – Externaliser une tâche pour prendre le meilleur de ce qui se fait sur le marché.
  • Flexible Manufacturing – Créer une chaîne de production modulaire permettant de s’adapter à la demande.
  • Lean Production – Chasser le gâchis et les coûts de fonctionnement.
  • On-Demand Production – Une méthode de production allant de approvisionnement à la livraison uniquement mis en branle s’il y a un client pour le produit.
La chaîne de restaurant Next fait du profit en proposant à ses clients de payer la note au moment de la réservation. Non seulement le groupe se constitue des placements financiers grâce à ce fond de roulement, mais en plus le nombre d’annulation frôle maintenant le 0. Leur pricing varie aussi en fonction du moment de la réservation plutôt qu’en fonction de la quantité de plats, ce qui contribue encore à générer de la marge. Un mélange de Yield management et de Six sigma. La chaîne Hyatt a crée des hôtels laboratoire pour mettre en pratique certains concepts sur le terrain et juger des répercussions. Un groupe plus large d’hôtels abritent plusieurs concepts plus aboutis en simultané. Une fois ces deux étapes passées, le groupe hôtelier déploie par vague ces innovations au reste de son parc (488 hôtels, tout de même). Une chaîne de produits cosmétiques Brésilienne -Natura- compense la petite taille de son équipe de R&D en adoptant les idées de 25 universités partenaires. Cela permet à la société de lancer continuellement des produits à la pointe de la recherche, sans pour autant avoir les coûts et les lenteurs des géants du secteur. Natura génère $3.4 milliards tous les ans… Le géant General Electrics réalise un chiffre d’affaire de $147 milliards par an et affiche une croissance annuelle de 5% ! Cela revient à créer tous les ans une nouvelle entreprise dans la liste des 500 plus grandes entreprises américaines, le Fortune 500. Pour s’en donner les moyens, le Jeff Immelt -le CEO- a crée un comité de l’innovation. Chaque année, les lauréats se voient dotés du support et des fonds nécessaires pour mettre à bien leur projet. Et tous les ans ça recommence ! Si vous ne l’avez pas déjà dévoré, allez jeter un coup d’œil au dossier sur la gestion de projet. Vous y trouverez des articles, exemples, des livres, des formations et des outils pour vous aider à conduire un projet en cascade ou agile.

TYPE 5 – L’innovation par le performance produit

En un mot, construire de bons produits qui répondent, voire dépasse les attentes des clients, est une méthode évidente de démarcation et c’est pour cela qu’elle est souvent copiée. Lorsque l’on est leader, on garde ainsi un avantage mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers.

Exemples

  • Added Functionality – Mettre à jour un produit avec des nouvelles fonctionnalités ou usages.
  • Conservation – Aspect ecologique et éthique du produit.
  • Feature Aggregation – Combine plusieurs produits en un seul.
  • Performance Simplification – Simplifier un produit pour rendre sa fonctionalité première plus accessible.
Forcement, l’exemple d’Henry Ford et de son modèle T devait apparaitre dans cette liste, mais pas seulement pour l’idée de la ligne de production. L’un des piliers de succès est dû à l’évidence même: investir dans ses employés. Le taux d’absentéisme à chuté, le taux de départ s’est volatilisé ce qui a permis de réduire les coûts liés aux interruptions de la ligne de production et à la formation des nouveaux employés. Le dernier aspect est assez connu lui aussi: en payant le salaire suffisant pour que les employés puissent s’offrir le résultat de leur travail, il a non seulement généré des ventes et a profité de l’amélioration du niveau de vie de ses troupes. Ford vendait aussi des kits de modification de son modèle T pour la doter de nouvelles fonctions: pompe à eau ou scie à bois ! C’est la naissance de l’innovation produit.

TYPE 6 – L’écosystème du produit

La notion d’écosystème se met en place lorsque le client pense qu’il a besoin de modules complémentaires pour pleinement profiter des du potentiel du produit qu’il apprecie déjà tel quel. Ce type d’innovation dépend entièrement de la capacité des produits à se fondre dans un ensemble plus grand qui entretien l’idée d’un cycle produit plus long.

Exemples

  • Complements – Mettre en avant des produits additionnels à des produits déjà existant.
  • Extensions/Plugins – Éléments vendus séparément qui viennent se greffer à un produit.
  • Modular Systems – Design de produits qui peuvent exister indépendamment l’un de l’autre mais qui délivre de nouvelles fonctionnalités lorsqu’ils sont combinés.
  • Product/Service Platforms – Vendre des produits ou services qui fonctionnent en conjonction les uns avec les autres.

TYPE 7 – L’innovation par le service

L’innovation par les services est un rend un produit plus simple à essayer, à utiliser. Ils révèlent des fonctionnalités ou des bénéfices jusqu’alors inaccessibles. Cette stratégie est fondamentale dans la transformation de l’expérience client. Elle transforme un produit en expérience. Elle permet aussi d’associer une image plus positive, plus englobante au produit.

Exemples

  • Concierge – Une expérience privilégiée et individuelle.
  • Guarantee – L’assurance d’un remboursement si le produit n’est pas satisfaisant.
  • Loyalty Programs – Un système de fidélisation où le client est motivé en vue d’achat à répétition ou futurs.
  • Personalized Service – On s’appuie sur une suite d’attributs spécifiques à une personne pour lui proposer une offre propre.
Hyundai a retenu et acquis de nouveaux clients en lors de la grande récession de 2009. Le chômage faisait une progression fulgurante à cette époque, partout dans le monde. Hyundai a donc proposé d’effacer les mensualités restant à quiconque perdait son emploi dans l’année suivant l’achat de la voiture. Un autre moyen de renforcé l’image sécurisante d’une marque.

TYPE 8 – L’innovation par les canaux de vente & distribution

Un canal est le biais par lequel un client achète des produits ou services. A ce stade, l’innovation consiste à proposer aux clients de nouvelles options d’achat, d’accroître les marges, d’accroître la visibilité et de créer des innovation par réseau. C’est aussi un moyen pour une société d’accroître ses forces de vente.

Exemples

  • Flagship Store – Investissement massif dans un magasin portant distinctement les codes et valeurs de la marque, à fin que les clients puissent l’expérimenter pleinement.
  • Go Direct – Vendre à ses clients sans intermédiaire, via un site internet.
  • Multi-Level Marketing – Vendre au travers de revendeurs et détaillants.
  • Pop-Up Presence – Créer une expérience de vente temporaire.
Dans les années 90, Dell était en hyper-croissance. La société en arrivait à un point où elle devait piloter au plus juste chacune de ses actions pour être sûre de ne pas être en surchauffe. L’étude a notamment retenue que Dell choisissait ses clients ! En travaillant principalement avec ses clients grands compte récurrents, l’entreprise a pu continuer à croître à un rythme effréné tout en contenant le nombre d’appels à ses lignes de support.

TYPE 9 – L’innovation par la marque

L’innovation par la marque transforme un produit lambda, une commodité, en objet désirable. C’est un différenciateur stratégique.

Exemples

  • Certification – Créer une désignation spécifique pour votre marque lorsqu’elle est vendue par d’autres.
  • Component Branding – Élever la valeur de la marque au fil des générations de produits.
  • Private Label – Identification de votre marque lorsque les produits sont construits par d’autres.
  • Value Alignment – Alignement entre les valeurs de la marque, de la société et du produit.
La société Threadless produit des vêtements « fashion » et est exposé à la saisonnalité de ses collections. Pour être sûr de ne pas rater le coche, ils ont proposé à des designers de soumettre des patrons et de laisser le public choisir ce qui doit être produit. Résultat, 42000 designers ont pitché leurs créations et 80 millions de votes ont été enregistrés, générant au passage des ventes, un lien avec le produit et avec la marque.

TYPE 10 – L’innovation par l’engagement client

L’innovation par l’engagement du client cherche à tout savoir de ses prospects. Comment utiliser leurs aspirations pour en faire un lien puissant avec la marque. Au travers du développement d’internet, il est de plus en plus simple de mettre en place cette stratégie grâce à des études comportementales à grande échelle (cookies, média sociaux). La promesse du produit devient alors un accomplissement de la volonté du client.

Exemples

  • Community and Belonging – Créer des occasions pour que les clients se rencontrent.
  • Experience Automation – Ôter toute répétition ou monotonie dans l’experience des utilisateurs afin de leur liberer du temps.
  • Experience Simplification – Simplifier l’utilisation d’un produit pour toucher le plus grand nombre.
  • Mastery – Aider les clients à devenir des experts dans vos gammes de produits pour en faire les premiers ambassadeurs.
Starbucks propose une nouvelle boisson à chaque saison. Mettant ainsi un place une barrière supplémentaire avec ses concurrents directs. C’est une superbe stratégie, mais l’innovation plus profonde que Starbucks a apporté dans de nombreux pays est de se comporter comme un lieu familier que l’on visite entre le bureau et la maison. En cultivant ce sens d’appartenance, les boutiques sont devenus un atout aussi addictif que la caféine qu’ils y vendent. Harley-Davidson a conduit de nombreuses actions sociales visant à promouvoir la diversité de ses fameux bikers (homme blanc dans la cinquantaine). En supportant des minorités, ils ont acquis une nouvelle notoriété et sont devenus la première marque chez les femmes et hispaniques. En 2011, ils ont généré $4.5 milliards sur cette cible uniquement.

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L'innovation par la méthode

Ten Types of Innovation: The Discipline of Building Breakthroughs.

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Les tendances du Digital

En marge du groupe Linkedin « Digital Marketing », John Horlsey a partagé le rapport trimestriel de Adobe sur le tendances lourdes du Digital (ou numérique) pour 2015.

Légitimité d’Adobe

logo adobeBeaucoup se poseront la question de savoir si Adobe est réellement légitime pour débusquer les tendances du numérique. Même si l’on l’habitude d’associer Adobe a des produits de création, comme Photoshop, Dreamweaver et autres Premiere, il faut savoir que la société a effectué un virage centré sur le business numérique depuis près d’une dizaine d’année. En s’offrant des sociétés comme Business Catalyst et Omniture (analyse de trafic, ecommerce et retargetting) en 2009, Adobe est devenu un acteur clef du web. Dans un autre secteur, en mettant Behance, Néolane et Fotolia, c’est toute la chaîne de création, d’envoi d’email et de branding (bref, les agences et les créas) qui sont tombés dans le giron du géant de San José.

C’est en tentant de connaitre au mieux les besoins de ses propres utilisateurs qu’Adobe a mis en place une série d’outils pour prendre leurs commentaires et retours d’expérience. L’un de ces outils est une étude annuelle complétée par plus de 6000 professionnels du numérique. Les réponses de cette enquête ont permis de tracer 5 grandes tendances entremêlées et soulignent les changements par rapport à l’année passée.

Quoi de neuf dans le Digital en 2015 ?

  • L’expérience client devient un impératif pour exister en 2015.
    22% des personnes ayant répondu à l’enquête estiment que c’est à elle seule, l’opportunité la plus importante de l’année. Par opposition le « Content marketing » n’a obtenu que 15% des votes !!!eperience client 2015Un autre graphique du rapport montre que cette liste de priorité change peu même lorsqu’on place la perspective à 5 ans. On peut réellement parler de tendance lourde et non de simple influence.
  • Dans le but d’obtenir une meilleure expérience client, les domaines les plus prometteurs sont le social, le mobile et la personnalisation du contenu. On notera que le prix n’est plus une stratégie différenciatrice. Une majorité des participants indique que la guerre des prix n’est pas suffisante pour se créer sa place.
    tendances domaines digital 2015
  • La personnalisation, l’optimisation du contenu et les médias sociaux sont les plus hautes priorités cités par les participants pour répondre aux besoins des utilisateurs.plan action experience client 2015
  • En 2015, il sera aussi question de maturité technologique. Le « mobile » n’est pas encore vieux, mais ce n’est plus LE sujet dont tout le monde parle. A ce sujet, la majorité des participants de l’enquête disent progressivement mettre en place les outils mobiles pour servir le bon contenu / la bonne offre aux prospects. En 2015, « faire du mobile » ne vous mènera pas très loin si vous ne prenez pas la mesure de son potentiel (ex: Geolocalisation, Wearables, Internet of Things).maturite technologies mobiles 2015
    Dans le lot, la géolocalisation est d’ailleurs le premier outil mis en avant dans les stratégies pour 2015 quelle que soit l’industrie concernée (secteur public, finance, telecom ou vente au détail).
  • Les acteurs du numérique ont du mal à interpréter les données accumulées dans leurs bases de données. Qu’il s’agisse de de mieux connaître ses clients, d’offrir du contenu plus en phase avec sa cible, le marketing de 2015 devra être aussi ciblé que possible. C’est la promesse du « Data-driven marketing ». Mettre en oeuvre le fameux Big-Data ne sera plus un slogan pour faire dans le coup, mais un vrai positionnement stratégique pour prendre l’ascendant sur les besoins de sa cible.

Il faudra donc en retenir qu’en 2015, l’expérience client est le facteur qui pourra faire (ou défaire) le succès d’un projet. Pour y parvenir, on misera sur la maturité des moyens de communication, du message et du lien entre la société et sa cible. Sans ce trio, les clients ne verront pas la valeur d’un marketing qu’ils jugeront dépassé.

Pour finir sur une note encourageante, seul 20% des participants à l’enquête d’Adobe estiment que le marketing Digital est isolé du reste de l’organisation. Sans dire que 80% des autres entités embrassent pleinement la révolution numérique, on parle bien d’un changement de culture, sans nul douté stimulé par les smartphones et réseaux sociaux.

Pour aller plus loin, l’étude (en anglais) vous donnera une vision plus approfondie de chacun de ces points. Elle est disponible ici, gratuitement.

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Durer

Motiver ses équipes, ça ne tient parfois pas à grand chose

Motiver ses équipes, ça ne tient parfois pas à grand chose -

Les présentations TED / TEDx continuent de connaître un succès de plus en plus large. Si vous n’avez pas encore eu la chance d’y assister ou d’en visionner une vidéo, les conférences TED sont des performances de 18 minutes où les animateurs abordent leur sujet d’un angle souvent novateur. TED étant l’acronyme de « Technology, Entertainment, Design », l’idée est ici de jouer sur ces terrains, de casser les cloisons pour apporter des idées nouvelles aux problèmes d’aujourd’hui. Il y a près de 1500 vidéos uniques, inspirantes, habiles et très bien préparées, disponibles gratuitement, et parfois même traduites en Français. Le but de TED est de transmettre ces nouvelles idées comme autant de virus pour contribuer à changer la face du monde, idée après idée. Rien que ça.

Quel rapport entre le youtube de l’idée et le moral de mon équipe ?

En parcourant les archives à la recherche d’un speech bien spécifique, je suis tombé sur une vidéo qui m’a attiré pour deux raisons.

Motiver ses équipes, ça ne tient parfois pas à grand chose -

D’une part son auteur, Dan Ariely se trouve être l’auteur du très bon « C’est (vraiment ?) moi qui décide« , paru en 2012 pour 8€, dans lequel il revient sur les moteurs des choix des hommes dans différentes situation. Derrière une façade vraiment accessible (même pour la plage), Ariely touche à des mécanismes passionnants et qui renvoient forcement à nos expériences personnelles. Une très bonne lecture, donc qui laisse des traces, notamment la prochaines fois que vous croirez prendre une décision « naturellement ».

D’autre part, le sujet abordé est un point essentiel ces jours-ci. Entre le mauvais temps à répétition, le climat économique lui aussi difficile et le manque relatif de figures médiatiques positivement inspirantes, il est assez naturel de voir un certain ronflement s’installer. Alors, lorsque j’ai vu le titre de la vidéo je me suis dit que ça vaudrait certainement 18 minutes de mon temps : Qu’est-ce qui nous apporte de la satisfaction dans notre travail ?

Bon allez, assez discuté, allez y à votre tour !

Télécharger le podcast / télécharger la vidéo en HD

Tout le monde il est beau

Oui, bien sur, le trait est parfois grossi et Ariely développe un point de vue qui n’est pas forcement très répandu en Europe de l’Ouest… Pour rappel, Ariely est né en Israël et a émigré aux USA pour ces études.
On ne peut lui retirer que ce qu’on peut appeler du tact, de la diplomatie ont toujours leur place dans nos sociétés où l’on parle plus de chiffre que d’Entreprise. C’est d’ailleurs l’homme qui fait toute la différence entre une société qui inspire ses clients et une société qui fait juste le minimum. Au bout d’un moment, l’une survit, l’autre non !

Si vous avez d’autres vidéos TED en tête, n’hésitez pas à en suggérer quelques unes ici !

Greg

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Productivité

Adobe sort sa nouvelle Creative Suite: CS7 (aka CC)

logo_adobe

Comme Shantanu Narayen (CEO de Adobe) l’annonçait à la sortie de CS5.5 en mai 2011, la fameuse Creative Suite est maintenant mise à jour selon un planning annuel. Tous les ans, au mois de mai, nous aurons donc le droit de jouer avec une version à jour Dreamweaver, Photoshop, Premiere, Flash, After Effects… En revanche, la suite Elements (Premiere Elements, Photoshop Elements), Adobe Photoshop Lightroom et Adobe Acrobat restent toujours sur un cycle séparé. Pour rappel, voici le calendrier de la  commercialisation des versions précédentes :

  • CS : Septembre 2003
  • CS2 : Avril 2005
  • CS3 : Juillet 2007
  • CS4 : Octobre 2008
  • CS5 : 30 Avril 2010
  • CS 5.5 : Avril 2011
  • CS 6 : 23 Avril 2012

En 2013, c’est le 7 mai que sera annoncé la nouvelle mouture; 1 an et 2 semaines plus tard que la version CS6 donc. La commercialisation de la suite Creative Cloud débutera le 17 juin 2013.

Quels changements au menu de CS7 aka Creative Cloud (CC)?

On a tous nos petites habitudes qui conduisent à utiliser Creative Suite pour une raison ou pour une autre. Pour moi, c’est comme un réflexe, la première chose que je regarde à chaque sortie de la suite, c’est Dreamweaver.

Dreamweaver CC

Après les obscures phases de développement par lesquelles le logiciel est passé (qui se souvient de UltraDev ?). Cette année, nous aurons droit à un repositionnement de mon éditeur WYSIWIG favori qui prend mieux en compte le HTML5. Le code était déjà assez bien formé depuis CS5.5, mais la refonte d’interface de CS6 n’avait pas vraiment apporté d’avancée majeure aidant à la création de sites modernes. c’est chose faite avec Dreamweaver CS7. Voilà déjà un petit aperçu, pour vous donner une meilleure impression.

Dreamweaver2013

La même image avec quelques explications :

Dreamweaver2013_legendes

A première vue, je trouve que c’est un vrai progrès, notamment en terme d’expérience utilisateur, mais surtout, cela montre qu’Adobe prend les choses au sérieux et n’a pas peur de bouger les lignes. Ca c’est top.

En parlant de bouger les lignes, Tareq Aljaber (Product Marketing Manager pour Dreamweaver) explique que de nombreuses fonctionnalités héritées de 15 ans d’évolution du produit ne font plus partie du produit. En réduisant le périmètre du produit, on affine son positionnement, on facilite son cycle de mise à jour, on réduit les bugs potentiels… L’idée me plait… mais on y perd quoi ?

  1. Bindings,
  2. Server Behaviors,
  3. Components,
  4. Databases panel,
  5. Spry, (remplacé par l’intégration de jQuery)
  6. Browser Compatibility Check (remplacé par une version Cloud)

Concrètement, moi ça ne choque pas. On peut débattre de chaque point, mais dans l’ensemble on parle d’outils qui servaient (pas toujours bien) à répondre aux besoins des standards de développement web des années 2000. Nul doute que ce choix fera couler beaucoup d’encre et que beaucoup rechigneront à passer à cette version.

Quelques vidéos qui valent le coup d’oeil : les grilles dans Dreamweaver et HTML5 dans dreamweaver.

Photoshop CC

Evidemment, l’autre poids lourd de la suite, à mes yeux, est Adobe Photoshop CS7 x64. Beaucoup de features avaient été annoncées lors de la dernière journée MAX du 11 décembre… Mais bref,  Camera Shake reduction (deblurring); conversion d’effets en CSS (mmmm !); meilleure gestion de la 3D. Voilà une vidéo que fait le tour de ce que l’on va y trouver.

photoshop2013

Attention, vous ne pourrez pas installer cette version de Adobe Photoshop si vous avez (encore) Windows XP.

Update : Voici la vidéo officielle du lancement de Photoshop CC

Et les autres ?

  • Illustrator CC: Tout en vidéo ici
  • InDesign CC: support de Retina, nouvelle interface « Dark »
  • Flash Pro CC: passage au 64 bit, acceleration massive (recodé de A à Z en cocoa)
  • Premiere Pro CC: Editing Finesse, Link & Locate, Audio Clip Mixer, closed captioning support… Tout en vidéo ici
  • After Effects CC: « Refine Edge » rotoscoping
  • Adobe Kuler: Application mobile qui analyse vos prises de vues et en crée une palette de couleur ré-importable dans la suite CC
  • Acrobat XI sera inclus dans la suite, mais est déjà disponible sur le Creative Cloud.

Pour information, Adobe Photoshop Lightroom 5 est aussi disponible gratuitement en version beta.

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Developper

Developper : l’url rewriting #1 – comment donner du sens à vos urls ?

Les procédures de définition d’un projet web mettent naturellement ce que l’on trouve dans le site. L’identité visuelle, l’ergonomie, les chemins que les utilisateurs devront parcourir pour atteindre leur objectifs sautent à l’esprit puisque c’est ce que l’on voit et ressent dès les premières minutes sur un site. Depuis que Google est en position de quasi-monopole dans la plupart des pays, on prend aussi en compte des mots clefs (taxonomie, règles d’édition du contenu) et d’informations moins visuelles (comme le titre des fenêtres ou les textes descriptifs des images). Ça fait déjà une longue liste de tâches à accomplir pour être au niveau par rapport à vos concurrents potentiels. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a encore des moyens de se différencier et de marquer des points de manière efficace ou de combler votre retard actuel. Comme le nom « url rewriting » l’indique, l’idée est de reformater les urls pour leur donner plus de pertinence, de sens.

Reformater mes urls ?

En ré-écrivant des urls dynamiques, il y a de fortes chances pour que la structure qui se déploie dans la barre d’adresse de votre navigateur paraisse plus logique aux yeux de vos visiteurs. C’est déjà quelque chose que vous voyez au quotidien sans vous en rendre compte. Normal, on ne remarque que si nous parait compliqué. Ainsi, de l’exemple #1 on pourra passer à l’exemple #2 en quelques étapes.

Exemple #1:
https://www.site.com/comparaison.php?categorie=172201&c=fr&l=fr

Exemple #2:
https://voyages.site.fr/billet/avion

1er avantage: imaginons que l’on voit cette url dans les pages de résultat d’un moteur de recherche (SERP), il y a fort à parier que que les visiteurs cliquent davantage sur l’url qui comprend les mots clefs qui correspondent à leur recherche.

2ème avantage: entre deux pages comprenant un contenu globalement similaire, traitant du même sujet, sans vrai facteur différenciateur; devinez laquelle de ces pages sera indexée plus facilement que l’autre ?

Pour autant, le champ d’application de l’url-rewriting est bien plus large que ce simple exemple. En fonction des besoins de vos projets, on pourra approcher cette fonctionnalité en s’axant sur:

  • la sécurité : cacher des failles potentielles liées à certains scripts,
  • le SEO : améliorer le référencement naturel des pages du site et le click-through,
  • le Customer Experience : les visiteurs peuvent mieux appréhender la structure du site… et on aime tous pouvoir se repérer sur un site,
  • les webanalytics : imaginez un rapport de trafic / revenu (basé sur les répertoires de vos urls) qui ait du sens,
  • l’opérationnel : pas besoin de changer toutes vos urls (ni de perdre le trafic ou Page Rank associé) lorsque vous lancez ou re-« brandez » un produit ou un site.

Chacun de ses points peut être une raison suffisante pour se lancer dans cet exercice.

Ok, j’en veux changer la structure de mes urls, je fais comment ?

Il existe des centaines de très bon sites qui couvrent l’implémentation technique sous les différents serveurs web qui existent aujourd’hui (enfin quand même surtout Apache et Microsoft IIS). Sans  réinventer ou recopier ce qui a été fait ailleurs, voilà déjà quelques pistes qui vont vous donner de quoi commencer.

Revenons à la définition de l’url rewriting. Le principe est de de vous permettre d’écrire des règles permettant au serveur de modifier les urls des contenus recherchés par les visiteurs. On a donc bien une notion de règles (à définir) que le serveur (Apache ou IIS) devra interpréter.

Concrètement, je veux transformer quoi en quoi ?

La première étape est donc de faire un état de ce que vous avez et de voir en quoi vous voulez le transformer. Bien que cela tombe sous le sens, il est important de bien se poser la question sous différents angles. Est-ce que ce que vous pourriez imaginer sur un coin de table serait pertinent une fois que vous regarder à vos rapports de statistiques ? Est-ce votre site est la cible d’attaques incessantes contre lesquelles il faudrait penser à se protéger ?

La meilleure méthode reste de commencer à griffonner sur un bout de feuille Excel les urls type que vous avez aujourd’hui, trier celles que vous voulez reformater et imaginer comment vous pourriez les simplifier. Vous n’avez pas besoin de simplifier TOUTES les urls de votre site, une approche branche par branche peut être se révéler bien plus pertinente ou en tous cas permettre de valider les acquis et la méthode.

Comment je dis ça au serveur ?

Cette fois, cela va dépendre du langage et du type de serveur que vous utilisez pour faire tourner votre site. Il exise grosso-modo 2 types de serveurs web : Apache (qui se couple généralement avec PHP & MySQL) et Microsoft IIS (qui se couple généralement avec ASP.NET).  D’après Woozweb (observatoire de sites) la part de serveurs Apache tourne autour des 80% du marché alors que IIS ne récolte que près de 20%. Apache représente a peu près 80% du marché mondial, vous trouverez par conséquent beaucoup plus de documentation à ce sujet, pour autant IIS n’est pas en reste et vous permet d’atteindre exactement les mêmes objectifs. Commençons donc avec le couple Apache & PHP.

Méthodologie sous Apache

On se bornera ici à faire quelques tests donnant des directions sur ce que vous pouvez développer de votre côté. En aucun cas il ne s’agit d’une liste exhaustive.

1. Assurez-vous que votre serveur Apache gère l’url rewriting.

Il se peut que, en fonction de votre hébergeur ou de la manière dont est configuré le serveur, les instructions ne soient pas prises en charge. Commençons par savoir si le module est actif.

Créez le fichier « info_config_apache.php » comprenant cette simple ligne de code:

<?php phpinfo(); ?>

Ouvrez votre navigateur à l’adresse en question et regardez si « mod_rewrite » fait partie des modules listés. Si ce n’est pas le cas, je vous conseille de vous reporter à la FAQ de votre hébergeur. S’il s’agit de votre propre serveur, vous trouverez toutes les démarches ici. Enfin, si vous êtes hébergés chez 1and1, l’instruction ne s’affichera pas dans la liste pas mais vous pourrez tout de même faire de l’url rewriting.

2. Essayons ensuite de passer une ou deux commandes de test pour être sur que tout fonctionne bien avant de se lancer.

En fonction de votre hébergeur (notamment en hébergement mutualisé) il se peut que vous deviez rajouter quelques lignes de code. Lancez donc votre éditeur de code, Dreamweaver ou Notepad, et créez (ou éditez) un fichier « .htaccess » à la racine de votre site. Le fichier « .htaccess » permet de faire énormément de choses très utiles dans de nombreux domaines; si vous n’en avez jamais entendu parlé, je vous conseille d’aller et avant de continuer. Tout le monde est revenu ? Ok, on commence donc avec ce petit bout de code:

Options +FollowSymlinks
RewriteEngine on
RewriteBase /

RewriteRule   ^perdu.html$   gagne.html  [L]

Placez le à la racine de votre site, et créez au passage le fichier gagne.html. Si vous avez la flemme, téléchargez les deux fichiers en question et de-zippez les sur la racine de votre site.

Une fois les fichiers en place, il vous reste juste à tester avec votre navigateur si tout fonctionne bien. Tapez donc l’url de votre site (https://www.monsite.com/perdu.html) et vous devriez être redirigé de manière transparente vers le fichier gagner.html. Si ca marche, passez à l’étape suivante. Si ca ne marche pas (probablement « erreur 500 »), essayez de retirer la première puis la troisième ligne de code du fichier .htaccess.

3. Passons maintenant à la phase finale, la mise en production de ce que vous aviez griffonné un peu plus tot.

Pour cela il existe tout un langage et une syntaxe. Je ne livrerai ici que 2 exemples typiques et des sites permettant d’approfondir.

Forcer le sous-domaine « www » ?

Options +FollowSymlinks
RewriteEngine on
RewriteBase /
RewriteCond %{HTTP_HOST} ^votre_site\.com$
RewriteRule ^(.*)$ https://www.votre_site.com/$1 [R=301,L]

Si vous tapez « votre_site.com », le serveur affichera et interprètera automatiquement « www.votre_site.com ». Visitez le site Apache Mod Rewrite pour creuser cet exemple.

Cacher les extensions de fichiers

Options +FollowSymlinks
RewriteEngine on
RewriteBase /
RewriteCond %{SCRIPT_FILENAME} !-d
RewriteRule ^([^\.]+)$ $1.php [NC,L]

Allez sur votre site, et vous y verrez toutes vos pages fonctionner sans le « .php », c’est à dire comme un nom de répertoire. Visitez le site Apache Mod Rexrite pour creuser cet exemple.

Dans un prochain article, nous reviendrons sur la syntaxe assez barbare utilisée ici -les expressions rationnelles- et nous verrons que cette norme est extrêmement pratique et puissante dans de nombreux domaines. D’ici là vous pouvez continuer à parcourir des exemples d’url rewriting et même d’autres possibilités offertes par la manipulation d’un fichier .htaccess.

Méthodologie sous IIS

Microsoft oblige, IIS nous offre une API pour faire ces même manipulations. On utilisera pourra utiliser l’application ISAPI (Internet Server Application Program Interface) développée par Helicon qui revient à triturer un fichier .htaccess sous Apache. On notera d’ailleurs que ISAPI 3.0 permet d’importer un fichier .htaccess, ce qui n’est pas sans intérêt. Découvrez ISAPI 3.0 et d’autres logiciels du même style .

IIS gérant nativement l’ASP.NET, vous pourrez aussi passer par une approche « code » si vous n’avez pas accès à la configuration de votre serveur. Voilà de quoi vous mettre sur la voie !

Le temps de digerez tout ca et j’aurai fini un deuxième article sur une série d’exemples prioritaires pour vos réécritures d’url sur Apache. D’ici là, commencez déjà à imaginer si certaines de vos urls devraient être réécrites et si oui, lesquelles et pour donner quel résultat ! Tout un programme.