Catégories
Livres

« 10 types d’innovation », l’innovation méthodique

L'innovation par la méthodeSur la base d’une liste de plus de 2000 innovations couronnées de succès (incluant le Cirque du Soleil, les mainframes IBM, la Ford T et beaucoup d’autres) les auteurs ont développé et appliqué un algorithme fait maison pour créer des groupes. Comme le nom du livre l’indique, ils ont donc déterminé que l’histoire de l’innovation peut être synthétisée en dix groupes. Les « Ten Types of Innovation » explorent ces groupes pour identifier les attributs spécifiques à chaque industrie, à chaque contexte, le tout en comparaison à leurs compétiteurs respectifs. C’est une masse de travail absolument gigantesque dont on retrouve des exemples tout au long des 276 pages. Au delà de l’impressionnante collection & analyse des données, l’idée même du livre revient à dire qu’il suffit de s’inspirer des exemples passés optimiser ses efforts de transformation. Lorsque des sessions de brainstorming intensives ne font qu’améliorer marginalement l’existant, un bon coup d’œil dans le rétro pourrait permettre de canaliser les discussions: l’invention ne mène pas toujours à l’innovation. En moyenne, les équipes les plus innovantes combinent 3.6 types d’innovations pour sortir un nouveau produit. Les équipes les moins innovantes n’en combinent que 1.8. C’est probablement pour cette raison que près de 40% des sociétés du classement Fortune 500 de 1999 n’existent plus aujourd’hui.

Quels sont les 10 types d’innovations?

TYPE 1 – Le profit

L’innovation par le profit est une stratégie visant à jouer sur le levier du prix. Une politique de prix agressive reflète une connaissance profonde de ses clients et du marché.

Exemples

  • Ad-Supported – Faire payer des annonceurs pour avoir une publicité affichée sur votre produit.
  • Flexible Pricing – Afficher un prix en fonction de la demande du marché.
  • Membership – Offrir des avantages aux membres d’un programme.
  • Metered Use – Payer à l’usage (Pay As You Go).
  • Switchboard – Connecter l’offre et la demande, autrement dit se positionner en marketplace.
Zipcar combiné le principe du paiement à l’usage (Pay As You Go) et des de la gestion de flotte intelligente pour proposer des voitures de location à l’heure et à proximité. On voit maintenant de nombreux exemples dans notre vide du quotidien: uber, deliveroo ou même tinder. Gilette a complètement refondu son modèle de fidélisation de ses clients. Après avoir crée des rasoirs jetables qui ont conquis le monde, Gilette a vendu des produits dont seules les lames devaient être changées. Les clients ont suivi et ont préféré acheter de nouvelles lames plutôt que de les aiguiser de temps à autres ! Bien entendu, le système d’accroche des lames étant propriétaire, les clients sont bloqués dans un cycle de renouvellement à vie. Ce tour de passe passe leur permet de se focaliser sur la partie ayant la plus forte marge.

TYPE 2 – Le réseau

L’innovation par le réseau permet de connecter ses propres clients à des offres de sociétés partenaires ou ayant un but commun. Une innovation par le réseau peut prendre n’importe quelle forme permettant à une société d’être plus compétitive sur son marché.

Exemples

  • Alliances – Partager les risques et bénéfices ayant un but commun (ex: Groupement d’intérêt Economique).
  • Open Innovation – Outsourcer sa R&D, faire appel aux communautés.
  • Supply Chain Integration – Acquérir ou créer un partenariat avec un fournisseur pour en faire baisser les prix.
  • Secondary Markets – Trouver des clients pour des utilisations différentes du produit.
En Chine, les parents de nouveaux nés étaient sceptiques quant aux bienfaits des couches. Procter & Gamble s’est donc adossé au Beijing Children’s Hospital pour gagner en crédibilité. C’est l’innovation par le réseau.

TYPE 3 – L’innovation par la structure

L’innovation par la structure se focalise sur l’organisation des atouts de l’entreprise afin de produire des synergies. Outre son bénéfice propre, cette stratégie est un fort facteur différenciateur sur un marché, puisqu’il est complexe et long à répliquer. Bien que ce ne soit pas l’innovation la plus simple, ce changement rayonne de bénéfices pour la société, pour les employés.

Exemples

  • Competency Center – Créer des pôles excellent sur un type de savoir qui permettra de supporter l’ensemble de l’organisation.
  • Corporate University – Faire de la formation interne un moyen de retenir et de développer ses employés.
  • Knowledge Management – Documenter le savoir d’une organisation pour le partager plus simplement et se prémunir des risques liés aux départs des employés.
  • Outsourcing – Faire appel à des société externes pour gérer des tâches internes.
Lorsqu’une innovation interne sur-performe le reste d’une industrie, on peut considérer en faire un service de la société à part entière. On génère ainsi de nouveaux profits sur de nouveaux marchés et on réduit le coût initial de R&D. L’équipementier Caterpillar est arrivé à une telle maîtrise et optimisation de sa supply chain qu’ils ont décidé de creer la société CAT Logistics pour vendre des services de consulting ! CAT Logistics a généré un revenu de $3.1 milliards en 2010.

TYPE 4 – L’innovation par les procédures

Revoir ses procédures internes est un grand classique de l’amélioration en productivité. Suivant les buts et contraintes de chacun, le gain peut se mesurer en coût de production, en temps de production ou en qualité des composants / produits. Ces innovations sont le plus souvent propriétaires et jalousement gardées. C’est là où la notion de brevet, de secret de fabrication rentre en jeu.

Exemples

  • Crowdsourcing – Externaliser une tâche pour prendre le meilleur de ce qui se fait sur le marché.
  • Flexible Manufacturing – Créer une chaîne de production modulaire permettant de s’adapter à la demande.
  • Lean Production – Chasser le gâchis et les coûts de fonctionnement.
  • On-Demand Production – Une méthode de production allant de approvisionnement à la livraison uniquement mis en branle s’il y a un client pour le produit.
La chaîne de restaurant Next fait du profit en proposant à ses clients de payer la note au moment de la réservation. Non seulement le groupe se constitue des placements financiers grâce à ce fond de roulement, mais en plus le nombre d’annulation frôle maintenant le 0. Leur pricing varie aussi en fonction du moment de la réservation plutôt qu’en fonction de la quantité de plats, ce qui contribue encore à générer de la marge. Un mélange de Yield management et de Six sigma. La chaîne Hyatt a crée des hôtels laboratoire pour mettre en pratique certains concepts sur le terrain et juger des répercussions. Un groupe plus large d’hôtels abritent plusieurs concepts plus aboutis en simultané. Une fois ces deux étapes passées, le groupe hôtelier déploie par vague ces innovations au reste de son parc (488 hôtels, tout de même). Une chaîne de produits cosmétiques Brésilienne -Natura- compense la petite taille de son équipe de R&D en adoptant les idées de 25 universités partenaires. Cela permet à la société de lancer continuellement des produits à la pointe de la recherche, sans pour autant avoir les coûts et les lenteurs des géants du secteur. Natura génère $3.4 milliards tous les ans… Le géant General Electrics réalise un chiffre d’affaire de $147 milliards par an et affiche une croissance annuelle de 5% ! Cela revient à créer tous les ans une nouvelle entreprise dans la liste des 500 plus grandes entreprises américaines, le Fortune 500. Pour s’en donner les moyens, le Jeff Immelt -le CEO- a crée un comité de l’innovation. Chaque année, les lauréats se voient dotés du support et des fonds nécessaires pour mettre à bien leur projet. Et tous les ans ça recommence ! Si vous ne l’avez pas déjà dévoré, allez jeter un coup d’œil au dossier sur la gestion de projet. Vous y trouverez des articles, exemples, des livres, des formations et des outils pour vous aider à conduire un projet en cascade ou agile.

TYPE 5 – L’innovation par le performance produit

En un mot, construire de bons produits qui répondent, voire dépasse les attentes des clients, est une méthode évidente de démarcation et c’est pour cela qu’elle est souvent copiée. Lorsque l’on est leader, on garde ainsi un avantage mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers.

Exemples

  • Added Functionality – Mettre à jour un produit avec des nouvelles fonctionnalités ou usages.
  • Conservation – Aspect ecologique et éthique du produit.
  • Feature Aggregation – Combine plusieurs produits en un seul.
  • Performance Simplification – Simplifier un produit pour rendre sa fonctionalité première plus accessible.
Forcement, l’exemple d’Henry Ford et de son modèle T devait apparaitre dans cette liste, mais pas seulement pour l’idée de la ligne de production. L’un des piliers de succès est dû à l’évidence même: investir dans ses employés. Le taux d’absentéisme à chuté, le taux de départ s’est volatilisé ce qui a permis de réduire les coûts liés aux interruptions de la ligne de production et à la formation des nouveaux employés. Le dernier aspect est assez connu lui aussi: en payant le salaire suffisant pour que les employés puissent s’offrir le résultat de leur travail, il a non seulement généré des ventes et a profité de l’amélioration du niveau de vie de ses troupes. Ford vendait aussi des kits de modification de son modèle T pour la doter de nouvelles fonctions: pompe à eau ou scie à bois ! C’est la naissance de l’innovation produit.

TYPE 6 – L’écosystème du produit

La notion d’écosystème se met en place lorsque le client pense qu’il a besoin de modules complémentaires pour pleinement profiter des du potentiel du produit qu’il apprecie déjà tel quel. Ce type d’innovation dépend entièrement de la capacité des produits à se fondre dans un ensemble plus grand qui entretien l’idée d’un cycle produit plus long.

Exemples

  • Complements – Mettre en avant des produits additionnels à des produits déjà existant.
  • Extensions/Plugins – Éléments vendus séparément qui viennent se greffer à un produit.
  • Modular Systems – Design de produits qui peuvent exister indépendamment l’un de l’autre mais qui délivre de nouvelles fonctionnalités lorsqu’ils sont combinés.
  • Product/Service Platforms – Vendre des produits ou services qui fonctionnent en conjonction les uns avec les autres.

TYPE 7 – L’innovation par le service

L’innovation par les services est un rend un produit plus simple à essayer, à utiliser. Ils révèlent des fonctionnalités ou des bénéfices jusqu’alors inaccessibles. Cette stratégie est fondamentale dans la transformation de l’expérience client. Elle transforme un produit en expérience. Elle permet aussi d’associer une image plus positive, plus englobante au produit.

Exemples

  • Concierge – Une expérience privilégiée et individuelle.
  • Guarantee – L’assurance d’un remboursement si le produit n’est pas satisfaisant.
  • Loyalty Programs – Un système de fidélisation où le client est motivé en vue d’achat à répétition ou futurs.
  • Personalized Service – On s’appuie sur une suite d’attributs spécifiques à une personne pour lui proposer une offre propre.
Hyundai a retenu et acquis de nouveaux clients en lors de la grande récession de 2009. Le chômage faisait une progression fulgurante à cette époque, partout dans le monde. Hyundai a donc proposé d’effacer les mensualités restant à quiconque perdait son emploi dans l’année suivant l’achat de la voiture. Un autre moyen de renforcé l’image sécurisante d’une marque.

TYPE 8 – L’innovation par les canaux de vente & distribution

Un canal est le biais par lequel un client achète des produits ou services. A ce stade, l’innovation consiste à proposer aux clients de nouvelles options d’achat, d’accroître les marges, d’accroître la visibilité et de créer des innovation par réseau. C’est aussi un moyen pour une société d’accroître ses forces de vente.

Exemples

  • Flagship Store – Investissement massif dans un magasin portant distinctement les codes et valeurs de la marque, à fin que les clients puissent l’expérimenter pleinement.
  • Go Direct – Vendre à ses clients sans intermédiaire, via un site internet.
  • Multi-Level Marketing – Vendre au travers de revendeurs et détaillants.
  • Pop-Up Presence – Créer une expérience de vente temporaire.
Dans les années 90, Dell était en hyper-croissance. La société en arrivait à un point où elle devait piloter au plus juste chacune de ses actions pour être sûre de ne pas être en surchauffe. L’étude a notamment retenue que Dell choisissait ses clients ! En travaillant principalement avec ses clients grands compte récurrents, l’entreprise a pu continuer à croître à un rythme effréné tout en contenant le nombre d’appels à ses lignes de support.

TYPE 9 – L’innovation par la marque

L’innovation par la marque transforme un produit lambda, une commodité, en objet désirable. C’est un différenciateur stratégique.

Exemples

  • Certification – Créer une désignation spécifique pour votre marque lorsqu’elle est vendue par d’autres.
  • Component Branding – Élever la valeur de la marque au fil des générations de produits.
  • Private Label – Identification de votre marque lorsque les produits sont construits par d’autres.
  • Value Alignment – Alignement entre les valeurs de la marque, de la société et du produit.
La société Threadless produit des vêtements « fashion » et est exposé à la saisonnalité de ses collections. Pour être sûr de ne pas rater le coche, ils ont proposé à des designers de soumettre des patrons et de laisser le public choisir ce qui doit être produit. Résultat, 42000 designers ont pitché leurs créations et 80 millions de votes ont été enregistrés, générant au passage des ventes, un lien avec le produit et avec la marque.

TYPE 10 – L’innovation par l’engagement client

L’innovation par l’engagement du client cherche à tout savoir de ses prospects. Comment utiliser leurs aspirations pour en faire un lien puissant avec la marque. Au travers du développement d’internet, il est de plus en plus simple de mettre en place cette stratégie grâce à des études comportementales à grande échelle (cookies, média sociaux). La promesse du produit devient alors un accomplissement de la volonté du client.

Exemples

  • Community and Belonging – Créer des occasions pour que les clients se rencontrent.
  • Experience Automation – Ôter toute répétition ou monotonie dans l’experience des utilisateurs afin de leur liberer du temps.
  • Experience Simplification – Simplifier l’utilisation d’un produit pour toucher le plus grand nombre.
  • Mastery – Aider les clients à devenir des experts dans vos gammes de produits pour en faire les premiers ambassadeurs.
Starbucks propose une nouvelle boisson à chaque saison. Mettant ainsi un place une barrière supplémentaire avec ses concurrents directs. C’est une superbe stratégie, mais l’innovation plus profonde que Starbucks a apporté dans de nombreux pays est de se comporter comme un lieu familier que l’on visite entre le bureau et la maison. En cultivant ce sens d’appartenance, les boutiques sont devenus un atout aussi addictif que la caféine qu’ils y vendent. Harley-Davidson a conduit de nombreuses actions sociales visant à promouvoir la diversité de ses fameux bikers (homme blanc dans la cinquantaine). En supportant des minorités, ils ont acquis une nouvelle notoriété et sont devenus la première marque chez les femmes et hispaniques. En 2011, ils ont généré $4.5 milliards sur cette cible uniquement.

Acheter le livre

L'innovation par la méthode

Ten Types of Innovation: The Discipline of Building Breakthroughs.

Ce livre existe au format Kindle (17€) ou Broché (21€). Vous pouvez le commander chez votre libraire ou en cliquant sur ce lien ci-dessous. Acheter sur Amazon.fr
Catégories
Gestion de projet

Du neuf pour les outils de gestion de projet en 2013

De l’eau à coulé sous les ponts depuis la publication de mon article sur le diagramme de Gantt (en février 2007 !!). La gestion de projet restant ce qu’elle est, la méthodologie du diagramme reste toujours d’actualité, en revanche, les outils qui nous aident à mettre tout ça en relief ont énormément évolué.

L’un des piliers d’un projet mené à bien est la communication. Dans ce cas, je ne parle pas de la communication unilatérale vers le comité de pilotage, vers les clients finaux ou vers les utilisateurs, mais d’échange, de collaboration au sein d’une équipe. Ce point précis à toujours donné lieux à des maux de têtes sans fin sur la gouvernance de projet : Qui fait quoi ? Qui à le droit de mettre à jour quelle info ? Qui doit mettre à jour quelle info ? Quelle est la dernière version du fichier ?

L’arsenal de gestion de Microsoft

Sans répondre à toutes ces questions, Microsoft Sharepoint continue de résoudre petit à petit une partie de ces tracas du quotidien. Un intranet utilisant cette solution et les composants Projects auront tous les atouts pour assurer un suivi de A à Z, des notifications automatiques dans Microsoft Outlook, des réunions dans les calendriers de chacun, un lien avec l’annuaire des employés (LDAP) et surtout la garantie que seules les bonnes personnes ont le droit de modifier les bonnes informations. Bref, on parle ici d’un workflow complet : une action entraîne une autre action et ainsi de suite, s’il manque une étape, toute une série d’alertes et de solutions palliatives sont automatiquement mises en place. C’est beau… mais un peu intrusif et asphyxiant au quotidien. Qui peut le plus peut le moins, personne n’est contraint de déployer Microsoft Project avec ce niveau de ramification.

Project 2013, le top de la gestion de projet
MS Project 2013 propose des modèles de gestion de projet, dont le DMAIC de Six Sigma !

Project_2013_six_sigma

Project_2013_six_sigma_etendu
Vous avez demandé un diagramme Gantt pour un projet Six Sigma ?

Dans la même veine, l’autre option qui s’est considérablement développée depuis 2007 tourne autour des projets open source, propriétaires mais gratuit, du cloud et du HTML5. A la croisée de tout ça, on retrouve deux outils de très bonne qualité. ProjectLibre est une alternative (compatible) open source à Microsoft Project, vous pouvez le télécharger gratuitement ici. Pour l’avoir essayé c’est un outil sérieux qui couvre une grande partie de ce que Project fait, les intégrations avec Sharepoint en moins. Il existe un composant serveur à installer mais je doute fortement du taux d’adoption, ce qui reduit d’autant son attrait. Disons que c’est une très bonne solution  offline et gratuite, ce qui n’est déjà pas si mal. OpenProj et GanttProject jouent dans la même cour, peut être en plus moche.

Pour moi la vraie nouveauté vient des dizaines d’applications web gratuites qui proposent maintenant de faire des diagrammes de qualité professionnelle. Un site comme Ace Project propose un arsenal d’option pour gerer votre projet de bout en bout.

Et le « cloud maîtrisé » alors ?

Découvert suite à un article du GeekPauvre, Gantter est un très bel outil mais surtout il a l’écrasant avantage d’être gratuit, efficace et complètement intégré dans Google Docs/Drive.  Etant un grand fan de ce dernier, je ne peux qu’adhérer au concept. Vous pouvez bien évidemment vous connecter via votre identifiant Google, mais aussi importer / exporter au format Project et exporter en PDF. Pour en avoir le coeur net, j’ai fait le test et ca marche pas trop mal tant que votre fichier .mpp n’utilise pas de colonnes personnalisées (dans mon test elles ne sont pas apparues coté Gantter).

gantter_free-cloud-storage
Gratuit, rapide, fluide et interfacé avec Google Drive… bien bien bien !

A noter aussi que PMP HQ, Tom’s Planner et TeamGantt sont d’excellentes alternatives payantes. Chacun propose un écosystème de bout en bout, ce qui vous évitera d’avoir recours à un outil Google (ça peut être un frein) tout en vous enfermant dans un univers fermé à clef.

Bon, ca reste de la gestion de projet(s) compliqué(e)(s)

Arrive Trello. On s’éloigne un peu de la vue en diagramme de Gantt pour s’orienter vers un Task Manager collaboratif de haut vol. Trello part du principe assez pragmatique que ce dont un chef de projet a besoin, c’est de voir ce qui doit être fait maintenant, dans un futur proche puis sur le long terme, tout en gardant un certain niveau de hiérarchie / priorité. Ca a l’air complique comme ça mais vous avez déjà vu ce genre d’outils (dans des formats encore plus simplistes) : Remember The Milk, gTasks, Google Tasks (oui, c’est différent de gTask) et tant d’autres.

Trello, un task manager très bien fait
Trello, un task manager très bien fait

Une dernière option ?

Si Excel était largement utilisé pour faire des RASIC en 2007, Google Drive grignote énormément de terrain au point de devenir légitime en suite bureautique et par extension comme support pour suivre l’avancement de projet. Je ne parle pas de macros ou de pivot complexes, mais pour un usage de simple tracking. C’est gratuit, multi-support, pensé pour être collaboratif et comprend des dizaines d’idées franchement bien pensées, comme l’intégration de Google Maps.

Google Drive permet d'exploiter les détournement  marketing d'excel assez simplement
Google Drive permet d’exploiter les détournement marketing d’excel assez simplement

D’ailleurs, le fichier est accessible ici. Vous pouvez le consulter, le copier mais pas le modifier. A la demande générale, le fichier Excel est dispo là.

Bon, et donc ?

Au bout du compte, on se retrouve avec un choix assez simple à faire.

  • Si vous avez du budget, une infrastructure et êtes déjà habitués à l’interface des logiciels de Microsoft, MS Project reste l’outil de référence. Il y a d’ailleurs de grandes chances pour que vous n’ayez pas le choix et que ce soit votre département informatique qui décide pour vous. Ne pas utiliser Project dans un environnement pro risque même d’en faire pâtir la crédibilité de votre projet.
    Utilisateur type : connaissances et parcours solide en gestion de projet dans le cadre d’une organisation établie.
  • Si vous travaillez de loin sur un projet, que vous ne pouvez pas installer de logiciel sur votre machine, Gantter est fait pour vous. Accessible en quelques clics, gratuit, collaboratif et ouvert aux standards actuels, il y a peu de choses à lui reprocher !
    Utilisateur type : pas de contre-indication, ça vaut le coup de l’essayer.
  • Si vous n’êtes pas tant au niveau gestion de projet au long cours, que le côté gestion de de vos ressources est plus important, tout en gardant un accès simple, gratuit et multi-support, alors Trello est l’étoile montante qu’il vous faut.
    Utilisateur type : projet collaboratif décentralisé, gestion de tâche au quotidien, petit projet perso (déménagement ?)
  • Si vous avez principalement besoin de faire un suivi de statuts, livrable par livrable et repetitif plutôt que par phases évolutives, on va se diriger vers un outil qui fait des listes… donc un tableur, donc Google Drive (Tableur).
    Utilisateur type : équipe de production vidéo d’une dizaine de contributeurs qui va livrer des plans.
Catégories
Gestion de projet

Créer un Cahier des Charges et Spécifications Fonctionnelles (ou BRD) pour un site internet

Le Cahier des Spécifications (ou « Business Requirements Document – BRD » en anglais) est un outil très puissant qui vous permettra de valider vos livrables par rapport aux demandes initiales. Le but est d’y articuler très clairement ce qui doit être livré en fin de projet, vu par les commanditaires du projet. Cette étape de formalisation est absolument critique dans ce qui vous permettra de dire si tel ou tel point est atteignable dans le temps / ressources / budget imparti et en définitive, si le projet est un succès ou non.

Il y a de nombreux paramètres à prendre en compte si l’on veut bien faire les choses. La liste variera de projets en projets mais quelques aspects majeurs ressortent au fil des épreuves et c’est d’ailleurs pour cela que l’on pourra retrouver dans la culture Six Sigma (le DMAIC : Define, Measure, Analyze, Improve & Control).

Un cahier des charges, pour faire quoi ?

  • S’aligner avec les clients, équipes impactées et son équipe
  • Jeter les bases de la communication avec un prestataire technologique
  • Alimenter les futures phases du projet
  • Décrire les Cas Typiques d’Utilisation (« Use Cases » en anglais) et préparer le « comment » d’un point de vue technique

On voit bien que le BRD est la base qui permet au projet de se nourrir et surtout de se construire durablement. Pour autant, on reste dans la zone du « quoi » et on n’effleure qu’à peine le « comment ». On distingue un Cahier des Charges et Spécifications Fonctionnelles (BRD, donc) d’un Cahier des Charges et Spécifications Techniques (Product Requierements Document, PRD). Pour reprendre un exemple cité sur le net, imaginons un département événementiel qui souhaite avoir à sa disposition 100 bouteilles de vin par soir lors d’une conférence de 3 jours, le vin devant être porté à 14° : il s’agit du BRD. Le PRD étant l’expression technique du même besoin, à savoir la mise à disposition d’un espace de stockage approprié ayant telle ou telle particularité.

Qui doit créer le BRD ?

On s’en doutera, la liste des auteurs d’un tel document est l’un des ingrédients les plus délicats. D’une part, on veut s’assurer d’avoir une répartition représentative du « business », mais d’un autre côté, on veut s’assurer aussi d’avoir en face de soi des experts opérationnels et autres équipes étant liées à l’ampleur des changements. S’il n’y a pas de recette magique, voilà déjà des pistes:

  • Le noyau dur de votre projet
  • Vos homologues côté Business
  • Les responsables des processus actuels ?
  • Des experts ?
  • Des groupes supports ? (IT / RH / légal / finance)

J’ai mon équipe, c’est bon ?

Que l’on soit prestataire ou interne, le fait d’avoir une équipe de responsables ne signifie malheureusement pas que vous ayez toutes les cartes en main. Pour garder le parallélisme avec la méthodologie Six Sigma, on va commencer par un audit -rapide- de la situation. Idéalement, les informations devront être chiffrées et comparables. Plus vous pourrez réunir d’informations quantifiables sur le « avant », plus il sera simple et flatteur de comparer avec le « après ». Cela peu paraître un peu racoleur, mais dites-vous que votre communication vers votre hiérarchie s’en trouvera facilitée si vous pouvez aligner les « +162% de taux de conversion & -17% de variation de semaine en semaine » au lieu d’un email élogieux venant d’un de vos partenaires.

Pour ceux familiers avec Six Sigma, cette étape de documentation couvre les outils suivants:  AS IS, IS / IS NOT, Fishbone Diagram, 5 Whys et autres du même genre.

Fishbone Diagram

J’ai de tout dans mon cahier de spécifications, comment garder de l’ordre ?

Un BRD n’est juste un défouloir pour le business, bien que cela puisse être un excellent moyen de commencer à récupérer des retours. Les éléments pris en compte doivent répondre -idéalement- au points suivants:

  1. Unilatéral : Chaque point doit adresser une seule demande. La réciproque est fausse.
  2. Complet : Même avec un système de suivi de versions de fichiers, si une définition n’est pas complète, finie, elle n’est pas recevable.
  3. Persistent : Chaque point est intègre et ne vient pas contredire une autre demande faite dans le même document.
  4. Partagé : la requête est partagée, validée par les autres parties.
  5. A jour : la requête est en phase avec les versions pertinentes des applications en question.
  6. Réaliste : la demande doit être en phase avec l’ambition et les ressources du projet.
  7. Limpide : Il faut arriver à donner de la lumière à chaque point. Si quelque chose n’est pas clairement explicité, il le sera officieusement par l’équipe technique. C’est un point qu’il est facile de mettre en avant auprès du business qui voit souvent cette tâche comme un point de pénibilité… mais le sentiment de contrôle est très souvent le plus fort !
  8. Obligatoire : comme abordé dans le point précédent, si une demande n’est pas exprimée mais seulement attendue ou évoquée, c’est un peu comme dire que le projet ne sera pas un succès pour cette raison. Vous avez des ressources pour ce qui n’est pas demandé ?

Comment organiser votre BRD ?

Un Cahier des Charges et Spécifications Fonctionnelles doit être accessible pour ceux qui vont devoir vivre avec au quotidien. Il doit par exemple couvrir les points suivants:

  • But du projet
  • Périmètre
  • Équipes impliquées
  • Résultat des audits (y compris les AS IS, IS / IS NOT, Fishbone, …)
  • Planning général
  • Processus de validation
Créer un Cahier des Charges et Spécifications Fonctionnelles (ou BRD) pour un site internet -

L’exercice étant assez pénible tant qu’on a pas d’exemple sous la main, je vous offre gracieusement un modèle de cahier des charges et des spécifications fonctionnelles. Il est au format Microsoft Word, ce qui devrait convenir au plus grand nombre. Il est également sensé fonctionner sur PC comme sur Mac, mais je n’ai pas testé. Il ne vous reste plus qu’à vous lancer et à remplir furieusement chaque point. Il va de soi que tout n’est pas forcement applicable à votre projet. D’ailleurs, je n’ai pas inclue de vraie grille de demande parce qu’on est dans le cas par cas à ce niveau là. Mon seul conseil c’est qu’Excel est votre ami !

Un dernier conseil ? Pour la route ?

  1. Valider le périmètre: revoir et préciser le périmètre du projet en fonction des demandes. En se basant sur l’ampleur ou la diversité des demandes, certains objectifs auront un impact trop important sur d’autres équipes pour pouvoir être traité dans votre projet. A partir de là, soit vous pouvez entamer une discussion avec le business pour revisiter le périmètre, soit vous acceptez de coacher un autre chef de projet pour qu’il gère une piste pour votre projet. Cela peut paraître flatteur et évident mais attention aux dépendances, si le sous-projet prend du retard ou se fige, votre projet en pâtira.
  2. Définissez les acronymes, les KPIs, assurez-vous de faire circuler un certain niveau de connaissances dans le groupe.
  3. Communiquez très fréquemment sur des bases factuelles. Par exemple, dans le cas d’un site internet, les statistiques hebdomadaires peuvent être une excellente raison d’envoyer un email de rappel à votre liste mais aussi au-delà de vos interlocuteurs habituels pour dire ce qui se passe.

N’hésitez pas à partager vos retours d’expérience. Je me ferai un plaisir de mettre à jour le document ou cet article.

Bons projets
Greg

Catégories
Gestion de la qualité Gestion de projet

Comment définir les responsabilités ?

A chaque étape de la gestion de projet internet, que ce soit pour un lancement, pour une refonte ou pour des opérations de maintenance, vous aurez à définir les rôles et responsabilités des différentes parties impliquées. Par habitude, on répartira les attributions, les droits, les devoirs en fonction de l’équipe dans laquelle chacun de se trouve, chacun ayant une définition bien personnelle de ce que signifie « l’équipe opérationnelle », ou pire « l’équipe business ».

prendre des responsabilites

Définir les rôles dans mon projet

Comme dans beaucoup de cas, la meilleure des choses à faire est de dissiper cette brume environnante par une communication claire et surtout intelligible pour chaque membre, où qu’il se trouve. Sans chercher à réinventer la roue chaque début de trimestre, il existe une méthodologie relativement simple qui permet d’adresser ce point précis. La méthode RASIC tire son nom des rôles quelle représente :

Responsable: c’est ce que l’on appelle aussi la core-team, le nexus, le quorum… bref, l’équipe centrale qui pilote le projet et qui est associée à son succès direct.

Approbateur : il peut s’agir d’un comité de direction, d’un comité de pilotage ou d’équipes transversales étant impactées par les livrables.

Support: comme on peut s’en douter, il s’agit ici d’équipes de support dans le sens large. Au delà du classique département juridique, IT, marketing central; on veut cerner les équipes fournissant des outils, du contenu qui sera retravaillé pour le projet.

Informatif: ce groupe, souvent mal utilisé, est votre audience. Plus que des clients directs pour le projet que vous etes entrain de mener, il s’agit de votre réseau. Je ne saurai trop vous conseiller de (re)lire cet article !

Consultatif: les quelques membres qui vous aideront à accomplir les grandes étapes de votre projet sans pour autant le faire pour / avec vous. Par exemple la personne ayant modélise la première mouture d’une procédure que vous devez actualiser.

Concrètement, comment est-ce que je peux assigner une responsabilité ?

Une fois que ce modèle est clairement gravé dans notre esprit, il suffit de prendre un crayon ou sa souris et d’assigner une responsabilité par tâche. Prenons un exemple relativement commun : le couple Mme C et Mr D cherchent à vendre leur voiture, leur ami Mr A a bien vendu la sienne il y a deux mois et sa fille Mlle B l’avait aidé.

Methode RASIC : definir les roles et responsabilite
Methode RASIC : definir les roles et responsabilite

Appliqué au monde de l’entreprise, ce modèle permet non seulement de responsabiliser chacun mais aussi de clarifier les zones d’ombres. Si une action a 2 « responsables », il y a certainement de quoi creuser un petit peu, par exemple.

Dans certains cas bien précis, on pourra coupler cette matrice RASIC avec un diagramme de Gantt, notamment dans le cas de mini projet… ou de mini-équipes !

Grégory

Catégories
Gestion de projet Productivité

La gestion de projet web en 10 slides

Depuis quelques jours, j’ai eu la surprise d’avoir plusieurs demandes de visiteurs cherchant une présentation de ce qu’est la gestion de projet appliquée au web. Par quoi commencer ? Quelles sont les séquences ? Y a-t-il des méthodes à suivre… Bref, une petite piqure de rappel pour se remettre les idées en place avant de se lancer dans une nouvelle aventure.

Les 5 phases

Un projet web se découpe en phases. Quelque soit sa taille, quelque soit le degré de professionalisme qu’on y apporte, il vous faudra passer par ces 5 étapes pour arriver à un résultat structuré.

La gestion de projet internet en 10 slides (+bonus) par Grégory Raby

A mesure que l’on se plonge un peu plus dans chaque étape, on se rend compte du type de compétences nécessaires. Là encore pas de miracle, un projet est une aventure en équipe. Le plus talentueux des designers comme le consultant le plus polyvalent ne pourront parvenir seuls à livrer au client un travail répondant à ses attentes s’ils ne se répartissent pas les tâches. Rappelez-vous la Ford T !

Les moyens de ses fins

Pour vous assister dans ces étapes d’une logique implacable, plusieurs méthodes et outils sont à votre disposition. Six Sigma et Merise sont des méthodologies éprouvées qui vous permettrons de mener à bien n’importe quel type de projet sous réserve de savoir exploiter les bons outils face aux bons problèmes. Ayant passé la certification Six Sigma, je vous propose de lire mon article sur les forces et la faiblesse de Six Sigma.

Devant l’ampleur du choix côté applicatif, je me permettrai de vous aiguiller directement vers mon top 3: Microsoft Excel, Microsoft Project et Web Planner. Chaque logiciel a ses points forts et faibles mais dans l’ensemble voilà comment les départager:
Comparaison MS Excel / MS Project / Web Planner

Excel vous permettra de faire des prévisions visuellement impactantes et très simples à partager puisque tout le monde à Excel ou un tableur compatible (Google Docs, OpenOffice, Star Office). Project est LE logiciel de gestion de projet; il vous permettra de suivre vos coûts, calculer le chemin critique de votre projet mais aussi, voire surtout, il à un composant serveur qui fait de lui un réel point de repère pour tous vos collaborateurs. Dans le cas où vous n’auriez pas la possibilité d’installer la partie serveur, sachez qu’il s’intègre très bien avec l’outil de gestion des tâches d’Outlook.
Enfin, Web Planner vous aidera spécifiquement à gérer vos projets dans une optique de « réflexion / développement / promotion » avec une liste très complète de tâches à travers lesquelles vous devrez certainement passer. Que vous en fassiez votre outil de suivi de projet ou non, le téléchargement vaut le coup d’œil, c’est gratuit.

Voilà qui conclue cette introduction. De nombreux posts à venir pour compléter tout ca et pour partager sur les méthodes et ressources à votre disposition.

Greg

<div style= »width:425px » id= »__ss_267688″><strong style= »display:block;margin:12px 0 4px »><a href= »https://www.slideshare.net/gregory.raby/la-gestion-de-projet-internet-en-10-slides-bonus » title= »La gestion de projet internet en 10 slides (+bonus) »>La gestion de projet internet en 10 slides (+bonus)</a></strong><object id= »__sse267688″ width= »425″ height= »355″><param name= »movie » value= »https://static.slidesharecdn.com/swf/ssplayer2.swf?doc=la-gestion-de-projet-internet-en-10-slides-bonus-1203114393179475-4&stripped_title=la-gestion-de-projet-internet-en-10-slides-bonus » /><param name= »allowFullScreen » value= »true »/><param name= »allowScriptAccess » value= »always »/><embed name= »__sse267688″ src= »https://static.slidesharecdn.com/swf/ssplayer2.swf?doc=la-gestion-de-projet-internet-en-10-slides-bonus-1203114393179475-4&stripped_title=la-gestion-de-projet-internet-en-10-slides-bonus » type= »application/x-shockwave-flash » allowscriptaccess= »always » allowfullscreen= »true » width= »425″ height= »355″></embed></object><div style= »padding:5px 0 12px »>View more <a href= »https://www.slideshare.net/ »>presentations</a> from <a href= »https://www.slideshare.net/gregory.raby »>Grégory  Raby</a>.</div></div>